Plus haut, plus loin, avec les partenaires de la « course aux points ».
L’élevage loisir des animaux de basse cour n’entre pas dans l’application de la loi sur l’élevage du 28 décembre 1966. Il n’a jamais eu de définition officielle, susceptible de présenter à l’opinion publique une image de lui-même, de l’intérêt qu’il présente, tant sur le plan économique que sur le plan de la culture, comme des satisfactions qu’il procure à ceux qui l’exercent comme activité de loisir.
Aujourd’hui, en dépit des améliorations matérielles et des progrès scientifiques, en dépit de l’évolution des mentalités et du travail réalisé par les associations, l’élevage loisir du lapin de race n’en reste pas moins banalisé puisqu’il n’existe pas de règle applicable à la reconnaissance des races bien que celles-ci soient définies par des critères répertoriés dans un standard qui, lorsqu’ils sont respectés devraient permettre la délivrance d’un pedigree avec l’inscription au livre des origines de la race.
L’exigence de progrès, comme la nécessité du développement et de valorisation de l’élevage loisir du lapin commandent de corriger cette situation pour que les éleveurs amateurs trouvent de l’intérêt, un sens dans l’utilité de leur travail autre que celui de satisfaire des besoins immédiats à tirer des animaux.
C’est dans ce but que fut crée le concept de la course aux points et dans le cadre de cette compétition le legs racial de cuniculiculture. Il propose un canevas de modalités à remplir et à respecter pour qu’un lapin soit reconnu de race et inscrit au livre des origines dont les grandes lignes son. basées sur des observations et des faits concrets, enregistrés avec méthode et rigueur, engendre chez une catégorie d’éleveurs exposants une émulation qui se traduit par une propension bien marquée à parfaire la qualité des élevages par la sélection des animaux.
C’est justement pour orienter ce travail de sélection, afin d’assurer la conservation des caractères généraux d’une race ou développer les qualités qu’elle possède que le secrétariat de la course aux points s’est investi dans un programme de gestion. Celui-ci a pour objet la création des livres généalogiques des lapins reconnus de race, la mise en place de documents spéciaux susceptibles d’aider les éleveurs dans leur travail, en les encourageant à utiliser « le standard » des lapins de race comme guide dans le choix des critères de sélection.
Jusqu’à ce jour, toute idée culturelle était absente de l’élevage loisir. Avec la « course aux points / challenge des meilleurs pointages », l’élevage bénévole du lapin dispose d’un moyen pédagogique appréciable, permettant d’encourager et de valoriser la pratique de l’élevage dynamique du lapin de race en assurant l’avenir. L’enjeu consiste à introduire plus de rigueur dans une démarche culturelle, une tâche devenue nécessaire de nos jours pour satisfaire les besoins de sauvegarde et de promotion des races, tout en conservant la biodiversité.
Elever et sélectionner des lapins de race, c’est connaître des sentiments très divers où se mêlent des émotions liées à l’esthétique et au plaisir toujours renouvelé de l’effort qui libère, de l’effort récompensé par les satisfactions qu’il procure. Je souhaite que ce concept puisse vous aider dans votre réflexion et dans votre action pour devenir partenaire, en retenant que les concours, même les plus simples, sont des sources de progrès, jamais inutiles. Ils invitent à réfléchir, à se discipliner, c’est tout un effort constructif.
Donner un sens culturel à l’élevage loisir du lapin de race est une alternative à la cuniculture d’aujourd’hui. La recherche du « mieux élever », de la perfection des caractères raciaux du lapin est une tâche que s’est fixé le « Lapin Club de France » avec l’aide et le soutien des associations partenaires. La mission est difficile et l’issue restera longtemps encore incertaine.
écrit le10/092013 par Gérard MICHAUD Président du Lapin Club de France